Veille ou « éveil » :

    État de conscience - ou stade de neuroconscientisation - comprenant deux états de fonctionnement cérébral :

- un éveil orthodoxal (que nous pourrions dire « à ondes rapides »), comprenant un stade unique (W I ou NC 6)

    et un éveil paradoxal (« à ondes alternées ») divisé en quatre stades (W II, III, IV et V, ou NC 7, 8, 9 et 10).

    Ainsi l'éveil est un état de conscience se divisant en deux états de fonctionnement cérébral : l'éveil schizoïde et l'éveil neuroconnectique (De Sudres).

    Au stade I de veille (ou NC 6), je suis identifié à mon état de fonctionnement cérébral (état schizoïde) ; tandis que, dès le stade II de veille ou stade 7 de neuroconscientisation (qui correspond à mon entrée dans l'état de fonctionnement cérébral neuroconnectique, de par lequel je suis neuroconnecté et de par lequel je suis apte à prendre une distance d'avec moi-même), je me rappelle de moi, auto-observant, puisque observant de l'intérieur ma mécanique biologique et psychologique.

    La confusion entre ces deux processus (observation de ce que l'on perçoit à l'extérieur de soi et observation de ce que l'on « perçoit » à l'intérieur de soi) a conduit certains à distinguer l'état de veille (neurobiologique) de l'état d'éveil (mystique). Cette distinction, qui sert les intérêts pécuniaires et les appétits de pouvoir des religieux, a permis à ces derniers de déclarer qu'en croyant leurs affabulations il serait possible d'avoir accès à des réalités transcendantales dues à un état non plus de « simple » veille, mais... d'éveil.

    En réalité, neuroanatomiquement et neurofonctionnellement, tel que l'expérience neuroconnectique permet à chacun de nous de le découvrir, ces deux processus ne sont pas distincts l'un de l'autre, mais sont distribués dans le domaine des possibilités offertes car accessibles au cerveau humain dans l'état actuel d'évolution de notre espèce animale (Homo sapiens) de telle façon que l'un est prémisse de l'autre et que cet autre est extension possible de l'un.

    De la sorte, de même qu'il existe un sommeil « normal » et un sommeil « paradoxal », il existe un éveil (ou état de veille) « normal » et un éveil (ou état de veille) « paradoxal ». Il en serait ainsi parce que « l'éveil n'est rien d'autre qu'un état semblable au rêve modulé par les contraintes dues à des afférences spécifiques tandis que le sommeil paradoxal doit être considéré comme un état d'attention modifié au cours duquel l'attention s'écarte des afférences sensorielles pour se tourner vers certains souvenirs  [1]. »

    Tandis que le sommeil paradoxal (normalement porteur de rêves) tire sa paradoxité du fait que, tandis que l'individu dort, il est agité quant à ses yeux et, plus encore, quant à son activité interne, de nature onirique, l'état de veille (ou éveil) paradoxal (ou neuroconnecté) tire sa paradoxité du fait que, alors qu'il est plongé dans l'agitation de la vie quotidienne, l'individu qui l'explore vit aussi avec un rythme électrique cérébral lent lui permettant de percevoir son état et d'agir sur celui-ci.

    Il en résulte que la distinction opérée entre les deux processus décrits ci-devant (observation de ce que l'on perçoit à l'extérieur de soi et observation de ce que l'on « perçoit » à l'intérieur de soi) est neuroconnectiquement remplacée par une distinction entre deux autres processus : l'observation et l'auto-observation. Cette distinction plus précise nous évite la confusion dénoncée ici et nous conduit à rassembler l'état de veille neurobiologique de l'état d'éveil mystique en un même fait : l'état de veille.

© Daniel-Philippe de Sudres, 2006.



[1] Ce point de vue cognitiviste, repris et développé par l'approche neuroconnectique, est celui proposé par Rodolfo Llinas et ses collaborateurs au sein de diverses publications, et notamment pour première d'entre elles: « Commentary on dreaming and wakefulness », consulter notre bibliographie.

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